Goethe et l’Etna
par Mandana Covindassamy (département Littératures et langage, UMR ENS-PSL-CNRS 8547)
Une rencontre manquée : ainsi semble se résumer l’histoire de Goethe avec l’Etna. Pourtant, le peu qu’il relate de sa non-ascension de l’Etna en mai 1787 dans son Voyage en Italie en dit long sur ses attentes, son appréhension du volcan et de l’expérience qu’il est possible d’en faire. Fruit de la formation de Goethe au dessin et à la géologie, son horizon d’attente est déterminé par les débats scientifiques de son temps, marqués par le conflit entre vulcanistes et neptuniens, autant que par la charge mythique du lieu. Dans son œuvre littéraire ultérieure, l’Etna se fraie un chemin, surgissant singulièrement au détour d’un poème du Divan d’orient et d’occident en 1819 ou dans les plis du Faust II, que Goethe parachève en 1832, au terme de sa vie.