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(D)écrire le monde

By 9 juin 2020avril 8th, 2024projet 2020

(D)Écrire le monde : science et littérature (des Anciens aux Modernes)

par Mandana COVINDASSAMY (ENS), Anca DAN (CNRS-ENS)

« (D)Écrire le monde : science et littérature (des Anciens aux Modernes) » propose d’étudier le rapport entre sciences de la Terre et littérature avant et pendant l’époque charnière que constitue l’invention de la science moderne (XVIIIe-XIXe siècle).
Avant le XVIIIe siècle, l’espace est perçu et décrit de manière empirique (« common sense ») ; sa rationalisation dépend de l’éducation de l’auteur, mais les descriptions (en carte ou en texte) restent directement compréhensibles pour tout public lettré. Si à partir de la Renaissance et de l’âge classique on a enrichi, compilé, actualisé et finalement séparé à jamais les savoirs anciens des savoirs modernes, ce n’est qu’au milieu du XVIIIe siècle que l’on commence à utiliser de manière cohérente, extensive, voire exclusive des instruments et des méthodes « scientifiques » pour organiser et expliquer les terres et les peuples connus (généralisation des mesures de latitude et longitude, fixation d’un mètre unique, premiers véritables voyages d’exploration scientifique).
Or, cette période coïncide non seulement avec l’émergence de la littérature de fiction comme territoire à part dans la « République des Lettres », mais aussi avec un changement radical de la perception des Antiquités et des Anciens, devenus des objets d’étude philologique et archéologique, dotés d’une valeur documentaire nouvelle, dans les débats nationaux.
Les écrivains des XVIIIe et XIXe siècles disposent ainsi d’un double accès, par l’étude historique et archéologique du passé et par les sciences modernes, aux espaces lointains. Mais, effet de l’esprit des Lumières, les constructions mentales et littéraires de ces espaces sont désormais soutenues par la géologie, la botanique, la linguistique, par une ethnologie fondée sur une nouvelle pratique du voyage. Le projet prendra en compte l’impact de ces transformations sur les manières de décrire le monde en sondant tout particulièrement la manière dont ce renouvellement affecte les écritures de la fiction.

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