Actualité critique 2022-2023 : relations humain/animal
Du 17 novembre 2022 au 15 décembre 2022 (18h00-20h00)
Salles de lecture des Bibliothèques Lettres/SHS (ENS, 45 rue d’Ulm)
par Christian Lorenzi (ENS), Anne Simon (DR CNRS / CIEPFC, ENS) et Lise Kayser (ENS)
Un séminaire commun à toutes les disciplines de l’ENS, qui sont mobilisées autour de questions partagées, définies et discutées collectivement. C’est un moment de rencontre sur l’actualité ouvert à tous, consacré à ce qui se produit en France, en Europe et dans le monde, et qui d’une manière ou d’une autre s’impose à tous les esprits comme d’une importance critique.
Les relations humain-animal sont au cœur de l’actualité nationale, européenne et internationale, et tout particulièrement celles qui engagent un rapport à grande échelle, non individualisé, aux bêtes. Qu’il s’agisse du bien-être animal, de l’expérimentation animale ou de la prise en compte de la souffrance animale, ou encore des zoonoses et de la crise de la biodiversité, nous sommes de plus en plus fréquemment amenés à nous questionner sur nos pratiques collectives, complexes et paradoxales.
Comme nombre de pays, la France privilégie l’élevage intensif et abat chaque année près d’un milliard d’animaux d’élevage. Une grande partie des Français considère qu’il s’agit d’un enjeu majeur. Le gouvernement actuel s’est engagé à la nomination d’un « référent bien-être animal » ayant reçu une formation obligatoire à ces enjeux au sein de chaque élevage.
Faut-il aller plus loin et créer – comme certains le souhaitent – un ministère de la condition animale dédié au bien-être animal ? Comment mettre en œuvre une évolution de nos modes de consommation et de production ?
Une initiative citoyenne européenne pour l’arrêt de l’expérimentation animale soutenue par plus d’un million de signatures a récemment abouti à un vote du parlement Européen à la quasi-unanimité en faveur d’un arrêt à terme de l’expérimentation animale. Il existerait donc « des principes scientifiques solides qui invalident le modèle animal pour prédire la réponse humaine ».Comment ce débat est-il mené ? Sur quelles bases scientifiques s’appuie le Parlement européen ? Sommes-nous déjà en mesure de remplacer l’ensemble de l’expérimentation animale par des modèles in vitro et in silico ? Dans le cas contraire, quelles sont les conséquences à envisager, et sur quelles approches philosophiques et politiques fonder les décisions ?
Débats autour des causes du Covid-19, variole du singe… L’hypothèse de zoonose, à savoir la transmission d’un pathogène animal vers l’homme, alerte et inquiète. Plus avant, l’importance croissante des zoonoses – qui ont accompagné l’humain dans sa très longue histoire – relance un débat tout aussi profond qui dépasse le champ de l’épidémiologie et de la santé : y a-t-il « une bonne distance » entre l’humain et l’animal ? Ou faut-il envisager des réponses adaptées à des situations sociales et écologiques différentes, incluant des relations plurielles avec des espèces extrêmement variées.
Les cinq séances publiques suivantes sont organisées en collaboration avec la Bibliothèque des Lettres et Sciences Humaines, la Bibliothèque Mathématiques et Informatique de l’ENS ainsi que le Centre d’Archives en Philosophie, Histoire et Édition des Sciences (UAR 3610 CNRS PSL).
Programme
17 novembre : Pourquoi mange t-on (encore) de la viande ?
24 novembre : « Mâle alpha », pourquoi une notion biologique connaît un tel succès ?
1er décembre : Protecteurs ou prédateurs ? Les hommes face à l’enjeu de la protection des animaux
8 décembre : Pourquoi sommes-nous spécistes ?
15 décembre : Loup, y es-tu ? Les enjeux du retour du loup en France
© Rachel Claire (Pexels)