Alexandre Dumas et l’Etna
par Anca Dan (CNRS-ENS, UMR 8546) & Pierre Briole (CNRS, département des Géosciences, UMR 8538)
« Jamais je n’avais vu Dieu de si près, et par conséquent si grand » s’exclame Alexandre Dumas père en haut de l’Etna, après une éprouvante ascension nocturne début septembre 1835, racontée dans Le Spéronare, le premier volume de sa trilogie des Impressions de voyage dans le Royaume de Naples (1842). Esprit vif, soucieux de détails pittoresques comme de détournements burlesques, Dumas réussit le mélange d’un récit où la nature se lit à travers la littérature et l’histoire ancienne : « Nous restâmes une heure ainsi, dominant tout le vieux monde d’Homère, de Virgile, d’Ovide et de Théocrite ». Son passage à Nicolosi, au début de l’ascension de l’Etna, lui permet d’esquisser le caractère de Mario Gemmellaro, savant sicilien généreux et accueillant, auquel il doit plus que la clé de la « Maison des Anglais » ou l’histoire de l’île Ferdinandea, racontée par Carlo Gemmellaro. Avec Dumas, nous revisitons les lieux géographiques et littéraires de l’Etna, à la recherche d’une recette de voyage qui enjolive le réel et ne cesse de charmer le lecteur.