Colloques & Journées d’études
Relire Georges Canguilhem à partir des inédits | 18 juin 2024
Journée d’étude doctorale et post-doctorale
co-organisée par Arto Charpentier et Océane Gustave
Amphithéâtre Évariste Galois, au sous-sol du nouveau bâtiment Rataud (où se trouve l’entrée de la bibliothèque de Lettres), au 45 rue d’Ulm, Paris 5e.
9h30 – 18h45
Journée d’étude
organisée par Bernadette Bensaude-Vincent, Roland Schaer, Sophie Bancquart, coordonnée par Arto Charpentier
en partenariat avec la Fondation Michel Serres,
L’édition des Cahiers de formation de Michel Serres a permis de mesurer l’importance qu’a eue pour la formation de sa pensée, au cours des années 1960, la lecture de deux ouvrages venus d’Amérique : Cybernétique et société, paru en anglais en 1950 et traduit en français deux ans plus tard, qui a pour auteur Norbert Wiener, le fondateur de la « cybernétique ». Et puis, second ouvrage, dont Serres dit qu’il a été « si proche de lui qu’il l’a empêché de dormir », La science et la théorie de l’information, dont l’auteur estle physicien franco-américain Léon Brillouin.
En 1969, se forme à Paris le « groupe des Dix » à l’initiative du médecin Jacques Robin, qui réunit jusqu’en 1976 des intellectuels venus d’horizons divers : biologie, économie, anthropologie, philosophie, psychologie. En pratiquant la « fertilisation croisée » des connaissances, ils mènent une réflexion sur les enjeux sociaux et politiques de la révolution communicationnelle. Parmi eux, Jacques Robin, Edgar Morin, Henri Laborit, Françoise Coblence, René Passet, Henri Atlan, André Leroi-Gourhan, Joël de Rosnay, Robert Buron, Jacques Attali et Michel Rocard. Serres participe à ces rencontres de 1973 à 1976.
Journée d’étude internationale
organisée par Anne Simon, et coordonnée par Arto Charpentier, en partenariat avec l’AIEF, PhilOfr et Animots, à la Maison de la Recherche
Dans le cadre du Programme Translitterae Humanités écologiques, Carnet Animots et l’Association internationale des Études françaises s’associent pour célébrer plus d’une décennie de recherches collectives. L’objectif de cette journée est de cerner les évolutions de la zoopoétique littéraire en insistant sur ses axes de recherches actuels, et en déployant largement son arc d’étude. Il s’agira d’une part de montrer la variété des courants et des œuvres qui, depuis le début du xxe siècle, travaillent la culture occidentale, pluralisant et minant de l’intérieur la coupure anthropozoologique propre aux représentations dominantes, d’autre part de porter la focale sur des textes en langue française issus de cultures différentes.
Hommage à Jacques Lacarrière | 2025
Journée d’étude
organisée par Valérie Marin La Meslée et Anne Simon, en partenariat avec Bibracte EPCC, l’association Chemins faisant et la Fondation de l’ENS
À venir
Littérature et zoomorphie satirique (XVIe-XXIe siècles) | 7-8 novembre 2024
Colloque international
co-organisé par Nicolas Corréard, Jean-Charles Darmon et Anne Simon, ENS PSL
La zoomorphie satirique, constante dans l’histoire de la littérature depuis Aristophane jusqu’à Orwell, non moins que dans les arts visuels, constitue un vivier de sens susceptible d’actualisations très diverses. L’animal sert-il de masque, de déguisement pour ne pas désigner directement ses cibles, ou bien assure-t-il une fonction de défamiliarisation, au sens de Chklovski, voire d’universalisation ou de naturalisation des désordres sociaux et politiques ? De plus, les figures zoomorphes ne représentent pas toujours les cibles de la satire, comme on l’imagine spontanément : l’animal peut servir de révélateur, ou même de médiateur d’un point de vue qui pourrait être celui de l’auteur, dans certains montages complexes. Par ailleurs, on aurait tort de croire que les figures animales se situent toujours du côté de la négativité, comme dans l’insulte, ou fréquemment dans les formes pamphlétaires de la satire. La présence animale, dans certains cas, n’indique-t-elle pas une issue, voire une possible réparation de mœurs humaines corrompues, l’innocence des bêtes pouvant valoir comme un contrepoint ? Ses effets émotionnels méritent d’être pensés, entre l’amusement susceptible de nourrir la dimension comique de la satire, et la hantise de basculer dans l’inhumain : la tentation de la violence, voire de la sauvagerie, peut être dénoncée par le satiriste, mais elle guette aussi son mode d’expression railleur, parfois agressif (jusque dans la syntaxe ou le lexique). Ce n’est pas un hasard si la satire, alors qu’elle renvoie étymologiquement au pot-pourri, a longtemps été associée au satyre, à un être chimérique, liminaire : l’hybridité la caractérise, de même que l’agressivité potentielle, mais aussi une certaine fécondité. Enfin, faut-il supposer que les auteurs satiriques ne s’intéressent qu’à la valeur symbolique ou allégorique du bestiaire, dans l’indifférence envers la réalité animale ? N’y a-t-il pas au contraire, dans de nombreux cas, une tension entre une polarité « zoosatirique », qui tient à l’intentionnalité ciblée de textes critiques et polémiques, et une polarité proprement « zoopoétique », qui permet une incursion imaginaire dans le monde alternatif d’autres vivants ? Ce colloque entend répondre à de telles questions en assumant une conception large du domaine de la satire en tant que forme d’expression privilégiant le rire moqueur et orienté, qui n’exclut évidemment pas les formes poétiques définies comme telles dans une conception plus stricte du genre, mais ne s’y restreint pas non plus. Les objets littéraires seront privilégiés, même si le rapport entre le texte et l’image (physiognomonie, beaux-arts, dessin de presse, cinéma) pourrait être l’objet de réflexions.