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Projet – ISABELLE DE VENDEUVRE and co – Ethiques de la satire

By 8 juin 2020avril 8th, 2024projet 2020

Ethiques de la satire. Normes, émotions, autorité.

Porteurs du projet :
Perrine SIMON-NAHUM (République des savoirs, USR 3608), Charles-Olivier STIKER-METRAL (CRRLPM) , Isabelle de VENDEUVRE (CIEPFC)

Après plusieurs colloques consacrés aux genres littéraires et à leurs répercussions éthiques (Pensée morale et genres littéraires, Ethiques de l’épique), celui-ci se centrera sur la question particulièrement cruciale de la satire, en prenant en compte la longue durée, de la satire antique à un romancier contemporain comme Michel Houellebecq. Les « moralistes » y seront particulièrement représentés dans la mesure où aussi bien La Bruyère que La Rochefoucauld ont été conduits à se situer par rapport à ce type de discours. On aura ainsi soin de ne pas réduire la question au seul genre poétique de la satire, mais d’intégrer des formes multiples, faisant de la satire un mode d’expression et de pensée reposant sur un engagement particulièrement vif du sujet. Elle implique un positionnement critique par rapport à un fait de la réalité empirique, lequel scandalise et suscite l’indignation, laquelle peut prendre les formes de l’agressivité et de la dérision. L’énonciation satirique prend donc le risque de l’incivilité, de la marginalité, de faire passer son auteur pour
l’« homme du ressentiment ». Celui-ci d’affirme pourtant comme sujet libre et critique : de quelle autorité jouit-il ? Quel rapport construit-il avec les autorités instituées ? Comment, au nom de la liberté de parole, la parrhésia des Anciens, se revendique un « droit à la satire » (P. Debailly) ?
L’esprit mordant de la satire, tantôt souriant dans la filiation d’Horace, tantôt acerbe lorsque le modèle est Juvénal, essaime dans tous les genres et la critique de la satire s’est enrichie au cours du XXe siècle. La recherche des « cibles » et de la position exacte du satiriste a fait place à une poétique de la satire mettant de côté la question de la référentialité au profit de l’imaginaire, de l’intrigue ou encore de la rhétorique, tout en intégrant l’apport d’autres disciplines, telles l’anthropologie et la psychanalyse. On s’appuiera sur ce renouvellement théorique pluridisciplinaire pour tenter une approche diachronique globale des éthiques de la satire associant philosophie et
critique littéraire, tout en maintenant l’importance du contexte au fil de trois moments :
1/ Antiquité, sources et modèles.
2/ La Première modernité : d’Erasme aux Lumières.
3/ XIXe-XXIe : satire et modernité.

 

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