Que conservons-nous aujourd’hui de la géographie des Grecs ?
Examen des témoignages actuels de la littérature grecque à contenu géographique
par Francisco J. González Ponce (Univ. Séville, GAHIA)
Des quelques centaines d’auteurs grecs qui se sont attachés à décrire géographiquement le monde connu, seul un nombre étonnamment restreint nous est parvenu aujourd’hui. Le seul représentant de la géographie descriptive est Strabon (Ier siècle avant J.-C. – Ier siècle après J.-C.), auteur d’une vaste Géographie en 17 livres que nous avons heureusement conservée dans sa quasi-totalité. Cette œuvre est l’héritière directe de l’énorme richesse de la littérature géographique de l’époque hellénistique, que nous ne connaissons aujourd’hui que de manière fragmentaire. Strabon est complété par l’autre grand nom de la géographie grecque : Ptolémée (IIe siècle), auteur d’une très importante Géographie en 8 livres, ouvrage capital pour la tradition géographique jusqu’à la Renaissance.
Outre ces deux auteurs, nous ne pouvons citer que quelques autres noms. Denys le Périégète (IIe siècle), auteur d’un poème géographique décrivant le monde, et Pausanias (IIe siècle aussi), dont la Description de la Grèce en 10 livres est le premier guide de voyage. Et à la fin de l’Antiquité (début de la période byzantine), deux noms se détachent : Etienne de Byzance (entre 530-560) est l’auteur d’un lexique intitulé Ethniques, qui rassemble toute la tradition classique, et enfin Cosmas Indicopleustes (milieu du VIe siècle) a composé une Topographie chrétienne en 12 livres dans laquelle il décrit le monde selon les clés de l’Ancien Testament.
Mais ce qui nous intéresse le plus, c’est de souligner qu’en dehors de ces noms, il existe une longue liste de brefs écrits connus sous le nom générique de « géographes grecs mineurs ». Notre analyse sera focalisée sur la description des différents ouvrages qui composent cette collection.