Gabrielle CHARRAK
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Gabrielle Charrak est doctorante contractuelle en philosophie à l’École normale supérieure et à l’École du Louvre depuis 2023. Après une classe préparatoire littéraire au lycée Louis-le-Grand, en parallèle de laquelle elle a complété une formation en moyen-égyptien à l’Institut Khéops, elle a validé un diplôme de Master de Philosophie et Histoire de l’art de Paris I Panthéon-Sorbonne et un Post-master en histoire de l’art et des collections à l’École du Louvre. Elle est rattachée au Laboratoire Pays Germaniques – UMR 8547, à l’ED 540 et au Centre de recherches de l’École du Louvre.
À l’aune de son double intérêt et de sa formation tenant à la fois à la philosophie et à l’égyptologie, Gabrielle Charrak souhaite étudier la manière dont s’est effectuée, dans le temps de la science, la prise en vue de l’art égyptien par la philosophie. Dans cette perspective, elle assure la direction scientifique de la publication collective L’Égypte dure longtemps. Regards croisés sur la réception de la civilisation pharaonique (à paraître aux éditions Soleb, 2024), dans le cadre de la commande publique « Mondes Nouveaux » (Ministère de la Culture, 2021).
Projet EUR Translitteræ : « La réception de l’art égyptien dans l’esthétique philosophique allemande, 1807-1925 : Symbole et aspective »
Cette thèse, codirigée par Mildred Galland-Szymkowiak à l’ED 540 et par Bénédicte Lhoyer à l’École du Louvre, vise à conduire une analyse des convocations mutuelles de la philosophie esthétique et de l’égyptologie dans le champ d’investigation d’un long dix-neuvième siècle allemand, alors que ces deux disciplines se constituent chacune en domaines scientifiques.
D’un côté seront examinés les mobilisations, usages et détournements de l’art égyptien qui se trouvent dans les développements de la philosophie des formes, depuis la Phénoménologie de l’esprit de Hegel jusqu’au deuxième tome de la Philosophie des formes symboliques de Cassirer. De l’autre, cette recherche présentera les éléments et cheminements qui, dans les textes de l’histoire de l’art égyptien, constituent des références, explicites ou non, à une réflexion philosophique qui s’exerce en particulier sur la question du symbole, comme rapport entre contenu idéel et forme sensible.
Du symbole puis de la forme symbolique à la théorie de l’aspective, nous proposons d’ajouter aux études sur la réception de l’Égypte antique une entrée philosophique propre à la réflexion sur l’art, en tenant compte des « musées imaginaires » égyptiens des intellectuels européens et des transferts dont résultent leurs conceptions de cet art.
En se concentrant sur un corpus d’esthétique allemande organisé autour de Hegel et Cassirer, la recherche menée dans cette thèse entend passer d’un effet, non seulement de l’Égypte, mais de l’égyptologie sur la philosophie – à un effet de la philosophie sur la réception de l’Égypte et la construction de l’égyptologie comme domaine scientifique.
Les directions méthodologiques et thématiques de ce projet s’inscrivent dans les axes thématiques « Histoires et transfert » et « Pensée critique transdisciplinaire » de l’EUR Translitteræ.
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Fragment : « Vue de la pyramide de Khephren, prise de l’Est », dessin d’André Dutertre reproduit dans la Description de l’Égypte […], Planches : Antiquités, t. V, Paris, 1822 © Gallica /BnF.