Les Samedis de la traduction :
Formation multilingue à la traduction littéraire
par Hélène BOISSON (ECLA – Espace de cultures et langues d’ailleurs)
Récemment renommé sur proposition des étudiant·es « Les Samedis de la traduction », le projet est conçu en collaboration par Olivier Mannoni (traducteur, fondateur de l’École de traduction littéraire du Centre national du livre, ancien président de l’Association des traducteurs littéraires de France, prix Eugen Helmlé 2018) et le département ECLA de l’ENS (Espace des cultures et des langues d’ailleurs), représenté par Hélène Boisson, traductrice, PRAG en Français langue étrangère, directrice du département. Laetitia Zechini (CNRS-THALIM), partie prenante et porteuse du projet les années précédentes, participera à nouveau aux séances 2023-2024, avec Ada Ackerman et/ou d’autres collègues invités.
Chaque année depuis 2015-2016, un nouveau groupe de 20 participant·es est constitué, avec environ 1/3 d’internationaux avec langue native autre que le français. Outre les étudiant·es préparant le DENS ou un master PSL et les doctorant·es PSL, 3 à 4 profils extérieurs sont retenus chaque année (professionnels en reprise d’études, traducteurs techniques découvrant les problématiques littéraires…), l’apport au groupe de ces expériences différentes étant unanimement salué. Les disciplines des participant·es sont variées (lettres, littératures comparées, philosophie, histoire… mais aussi toujours 4 à 5 étudiant.es scientifiques : physique, chimie, informatique, sciences cognitives, mathématiques…). Presque chaque année, des doctorant·es de l’ED 540 y sont présent·es.
En 17 ateliers d’une durée de 3 heures, le programme est conçu pour faire découvrir progressivement la traduction littéraire en tant que métier et savoir-faire, mais aussi processus privilégié de lecture, d’écriture, de connaissance et d’interprétation des textes littéraires.
On y recherche l’échange le plus intense et le plus vivant possible, à chaque séance du samedi, avec une traductrice ou un traducteur chevronné. Dans un premier temps, les élèves sont invité.es à l’interroger sur son parcours, sa pratique, ses lectures. Ensuite, une fois le contact établi, le traducteur ou la traductrice fait concrètement travailler le groupe sur un défi de traduction qui lui tient à cœur : jeu de mots ou référence culturelle « intraduisibles », forme versifiée, rimes, termes dialectaux… Face à ces contraintes, chaque participant.e doit composer son propre texte, comparer, amender et évaluer ses brefs essais de traduction, mais aussi expliciter, et éventuellement faire évoluer, ses réflexes stylistiques et ses représentations.
La collaboration déjà engagée en 2021 avec l’UMR THALIM a permis de renforcer la dimension réflexive de la formation, tout en montrant aux étudiants comment des chercheurs peuvent travailler sur des textes en traduction – idéalement en (re)traduisant eux-mêmes. Le but est aussi d’encourager des carrières mixtes d’enseignants-chercheurs activement engagés dans la traduction éditoriale, et plus largement des projets de recherche orientés vers la critique des traductions.
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