L’œuvre et l’action de Senghor, au cœur d’un projet scientifique majeur
par Claire Riffard (Item, CNRS)
L’EUR Translitteræ est au cœur du renouveau des études sur Léopold Sedar Senghor, particulièrement emblématiques de nouvelles collaborations et de nouveaux enjeux avec l’Afrique. Homme de lettres et homme politique, les deux facettes de l’œuvre et de l’action de Senghor ne cessent d’interpeller, au point que le XXIe siècle semble connaître un regain d’intérêt pour le « Président-poète » et pour la négritude. Avec la distance historique qui s’installe, l’homme et son corpus de textes se rechargent d’énigmes et d’attraits. Sa relecture est un élément central pour la connaissance et les savoirs en Humanités tant l’œuvre de Léopold Sédar Senghor est au carrefour de courants contemporains majeurs, littéraires, politiques et géopolitiques.
Le programme de recherche initié en octobre 2022 par des chercheuses et chercheurs de l’Institut des textes et manuscrits modernes (unité mixte ENS – CNRS) et du département de lettres modernes de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar comporte trois volets :
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un séminaire mensuel interdisciplinaire (coordonné par Alioune Diaw et Sébastien Heiniger), qui a démarré le 13 janvier 2023 par une séance inaugurale à l’UCAD et se poursuivra en ligne jusqu’en décembre 2024 (inscription ici)
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un inventaire et un partage des archives Senghor présentes tant au Sénégal qu’en Europe et aux États-Unis (un travail coordonné par Mouhamadou Moustapha Sow et Céline Labrune-Badiane) ;
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un programme éditorial de réédition critique à orientation génétique de l’œuvre poétique, philosophique et politique de Senghor.
À partir des textes et des manuscrits de Senghor, les chercheuses et chercheurs de l’ENS et de l’UCAD exploreront ensemble quatre facettes de l’œuvre de cet « homme de culture » : le philosophe, le poète, le politique et la question particulière de l’éducation en relation avec la culture chez Senghor.
L’ouverture et la circulation très attendues des archives de la Maison Senghor à Verson pourraient donner accès dans un futur proche à des manuscrits et tapuscrits restés inédits, en complément d’un bel ensemble de brouillons poétiques de Senghor, conservés à la Bibliothèque nationale de France et de riches archives sénégalaises.
Un colloque est prévu fin 2024 qui permettra de donner toute leur place aux découvertes scientifiques suscitées par ce programme collaboratif et interdisciplinaire de grande ampleur. En prélude, un atelier expérimental d’une semaine est prévu dès la fin avril 2023 à l’UCAD pour éprouver des relectures de Senghor avec des publics divers (lycéens, étudiants, enseignants et spécialistes), sur un principe simple : choisir un texte, poème, essai ou discours, et proposer aux participants de confronter leurs lectures, en s’appuyant sur le matériau tiré des archives disponibles.