Accueil en stage, septembre-octobre 2020 & 2022 : M. Mbaye Gueye
Inscrit en thèse à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) sous la direction de Mamadou Ba, je m’intéresse à la réception de René Maran, auteur guyanais, et à la genèse de son roman Batouala (1921). Dans les archives du fonds Maran conservées à l’UCAD, se trouvent, en effet, de nombreuses lettres au fil desquelles Maran évoque Batouala et son écriture.
Mon séjour en France, qui s’est déroulé du 20 septembre au 20 octobre 2020, s’inscrit dans le cadre du projet de recherche-formation défini par l’EUR Translitterae ; mon travail a plus précisément pris place au sein de l’équipe « Manuscrits francophones » de l’Institut des textes et manuscrits modernes (ITEM/CNRS), groupe de recherche dirigé par Claire Riffard.
La formation s’est tenue selon un double volet :
Les deux premières semaines, j’ai bénéficié à l’ITEM d’une formation au catalogage de bibliothèque et d’une initiation approfondie à la méthodologie génétique. J’ai participé aux rencontres du groupe de travail René Maran et rencontré durant cette première quinzaine Michel Bernard, petit-fils de l’écrivain. J’ai ainsi eu accès à la bibliothèque familiale pour y prendre connaissance des lectures de Maran et de différentes éditions de Batouala. Durant cette même période, j’ai aussi participé au séminaire : « Afriques : approche transdisciplinaire des pratiques artistiques et citadines » qui s’est tenu à l’École normale supérieure.
Au cours de la quinzaine suivante, j’ai effectué un séjour de recherche pendant quatre jours aux ANOM (Archives nationales d’Outre-Mer) à Aix-en-Provence. Deux objectifs majeurs ont guidé mes recherches : établir les réseaux militants et intellectuels contemporains de René Maran et les liens qu’il a pu entretenir avec ceux-ci au regard de son engagement politique et littéraire ; retracer la carrière coloniale de René Maran en tant qu’agent de l’administration du Ministère des colonies puis, après sa démission en 1926, son travail de propagandiste en faveur de l’empire français pour des raisons « alimentaires ».
Au retour de ce séjour, j’ai participé au séminaire organisé par Ferroudja Allouache, à Paris 8 – mon travail de thèse se déploie dans le cadre d’une cotutelle sous la direction de Françoise Simasotchi-Bronès (Paris 8). Ce séminaire était axé sur la réception de Batouala dans la presse de l’époque. Et à la bibliothèque, il m’a été possible de consulter articles et ouvrages critiques consacrés à l’œuvre de Maran.
À l’issue de cette formation, j’ai contribué au catalogage de la bibliothèque du TARMAC : à la suite de la disparition du théâtre, ses fonds ont fait l’objet d’un transfert à l’ITEM en 2019. Je suis également en train de réaliser un tableau Excel du fonds Maran numérisé de l’UCAD et l’inventaire du fonds Albin Michel à l’IMEC (Institut Mémoires de l’édition contemporaine). Une bonne partie des œuvres de Maran a en effet été éditée par Albin Michel et l’on trouve dans les archives une très riche correspondance entre René Maran et son éditeur. Ce tableau pourra être un document annexe de ma thèse ; mis à la disposition du groupe de travail René Maran, il peut servir à une valorisation du fonds.
Cette formation a donc été précieuse car elle me permet de mieux appréhender ma thèse à laquelle j’ai donné une orientation génétique. L’initiation à l’inventaire d’archives constitue par ailleurs un atout dans le travail à mener sur le fonds Maran de l’UCAD.
Mbaye Gueye