Mars 2022
Al-Fārābī et les débuts de la philosophie arabe
Nadja GERMANN
Les quatre séances visent à fournir une image claire et accessible de la philosophie arabe telle qu’elle s’est développée au cours des trois premiers siècles de la culture islamique. Ce faisant, l’accent sera mis sur Fārābī, qui est indéniablement l’une des figures les plus importantes de ce processus de formation de la pensée philosophique. Comme la plupart de ses prédécesseurs et contemporains dans le monde islamique, Fārābī s’appuie dans ses réflexions sur les écrits des philosophes grecs classiques traduits en arabe, notamment ceux d’Aristote et de ses commentateurs de l’Antiquité tardive. Cependant, Fārābī se caractérise par le fait qu’il sort des sentiers battus et développe une pensée originale, contribuant à l’émergence de ce que l’on peut appeler à juste titre une philosophie autonome dans la culture islamique. Son étude sera donc l’occasion de s’interroger sur la circulation, la traduction et l’évolution d’un certain nombre de concepts philosophiques lors de leur passage du grec à l’arabe.
Lundi 7 mars de 16h à 18h (Salle Pasteur)
« Les débuts de la philosophie arabe »
Le premier cours se veut une introduction aux débuts de la philosophie arabe – à sa relation avec la pensée grecque classique, à l’émergence de courants intellectuels différents, parfois concurrents, et à la position de Fārābī dans ce contexte.
Lundi 14 mars de 16h à 18h (Salle Pasteur)
« Les fondements de la philosophie fārābienne : métaphysique et épistémologie »
Les deux séances suivantes se concentreront sur Fārābī lui-même afin d’arriver à une appréciation globale de sa pensée. Dans ce deuxième cours, les principes théoriques seront mis à la discussion : la structure du monde, la place et le rôle de l’homme dans ce monde et son propre distinctif, à savoir sa capacité double ou bilatérale de penser (raison) et de parler (langue).
Mercredi 23 mars de 13h à 15h (Salle Daniel Reig)
« La vie philosophique : du théorique au pratique »
Le troisième cours s’inscrit dans la ligne du deuxième en ce qu’il passe des bases théoriques à la vie pratique, mouvement symptomatique de la pensée de Fārābī. Fournissant le pivot de sa philosophie, l’homme s’avère un être fondamentalement social, dépendant pour la perfection de sa nature, d’une communauté politique bien structurée et bien conduite. C’est dans ce cadre que se situent les idées très connues de Fārābī à propos de la religion ainsi que sa conception d’un bonheur purement intellectuel, qui connaîtra une grande postérité dans la tradition philosophique arabe.
Jeudi 31 mars de 19h à 21h (Salle Beckett) | Vidéo
« Qu’est-ce que la sagesse ? »
La quatrième séance est ciblée sur la notion de la sagesse. Alors qu’on trouve dans les premiers siècles de la philosophie arabe plusieurs modèles concurrents de la sagesse, cette intervention se concentrera sur celui de Fārābī et surtout sur le rôle que ce dernier attribue au langage. Quelle est la connexion, selon lui, entre la sagesse et le langage ?