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De l’usage de la pelle et de la pioche en traduction littéraire

By 16 septembre 2019février 10th, 2020Non classé

9h45-10h15

De l’usage de la pelle et de la pioche en traduction littéraire

par Olivier Mannoni (Directeur de l’École de Traduction Littéraire – CNL/Asfored)

Au mois de juillet encore, j’ai eu une nouvelle occasion de tester avec des élèves le plus récent et,  selon ses promoteurs, le plus perfectionné des logiciels de traduction automatique utilisant des « systèmes neuronaux ». Le résultat était consternant : à peine compréhensible, criblé de faux sens et de contresens d’élève de sixième (« Il appela le taxi » pour « Le taxi se mit à crier ») et surtout une platitude extrême, comme si l’on avait passé à la va-vite un rabot à la surface du texte sans jamais chercher à voir ce que dissimulaient ses veinures.

Or la traduction littéraire est justement l’art de creuser : creuser derrière l’apparence des mots, derrière les expressions figées, derrière les artifices du style et même, au moins à titre conservatoire, derrière les intentions de l’auteur. Contexte, sous-texte, non-dits constituent l’essentiel de ce qu’il faut traduire et de ce que, par définition, aucune machine ne peut appréhender. J’essaierai de montrer au cours de ce bref exposé pourquoi, au moins en matière littéraire, la traduction automatique est un oxymore.

Traducteur creusant un texte

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