Séminaire International d’Etudes sur le Soin (SIES)
Programme 2019-2020: « Ne pas se raconter d’histoires : soigner, écrire, réparer »
Un jeudi par mois
Porteuse du projet :
Claire MARIN (République des savoirs)
Créé en 2008, le SIES est associé à la République des Savoirs, au CIEPFC (Centre International d’Études sur la Philosophie Française Contemporaine, ENS Ulm), à la Plateforme Ethos de la Faculté de médecine de Lausanne, à l’Institut de sociologie de la Faculté libre de Bruxelles, à l’Institut Curie et à l’Université Paris-Diderot.
Longtemps nomade, le séminaire aimerait s’ancrer dans le paysage de la réflexion contemporaine sur le soin, en proposant, au sein de l’École Normale Supérieure, des rendez-vous réguliers aux soignants, personnels médicaux et paramédicaux, aux patients, aux étudiants en médecine mais également à tous ceux, chercheurs ou membres de la société civile, qu’interrogent l’évolution de la médecine, la relation de soin, le rapport au corps et à l’identité.
L’ambition est d’offrir plusieurs voies d’approche à ces questions, en différenciant les rencontres et les perspectives (conversations avec un auteur ou un artiste, colloques, publications, ateliers d’écriture, journées d’études et de rencontres) permettant ainsi à chacun d’aborder les enjeux du soin selon les supports et les modalités qui le séduisent.
L’objectif est de mettre en évidence la force du récit et des différentes mises en forme de l’expérience de la maladie, à travers l’écriture mais aussi le cinéma, le théâtre, les arts graphiques ou plastiques. C’est pour cette raison que le séminaire, transdisciplinaire depuis sa création (philosophie, médecine, sociologie, psychologie, psychanalyse, anthropologie), tient à s’ouvrir aux expériences artistiques qui se sont multipliées ces dernières années autour de la maladie, du handicap et de l’univers médical (fictions, séries, chorégraphies, art contemporain, vidéo). On étudiera ces diverses voies qui permettent de transmettre le vécu « indicible » de la souffrance et les détours créatifs qui pourtant permettent d’en dire quelque chose. Mais l’on reviendra aussi sur le refus de « se raconter des histoires » pour reprendre l’expression du philosophe Michel Malherbe; refus d’embellir la réalité de situations extrêmement éprouvantes dans la maladie.
Victor Kühnen, Dame faisant sa toilette, 1836