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Ruptures de la citoyenneté

By 6 septembre 2023mars 13th, 20242023, Colloques & Journées d'études

Ruptures de la citoyenneté

5, 6 et 7 octobre 2023 | 9h30-18h00 | salles Dussane et Galois (ENS Ulm, Paris)

Interroger les ruptures de la citoyenneté, c’est penser deux phénomènes distincts. La rupture est d’abord subie : elle est une marginalisation qui peut passer aussi bien par le rejet hors de toute citoyenneté que par des citoyennetés différenciées, offrant un statut restreint en pratique par l’inaccessibilité aux droits et libertés du citoyen et par les inégalités de fait. Elle est aggravée par les ébranlements qui secouent aujourd’hui toutes les catégories du politique : la catastrophe humaine (les défis écologiques et migratoires d’une ampleur sans précédent) et l’impuissance et la duplicité de l’état.

Mais la rupture de la citoyenneté peut s’entendre en un autre sens. Elle renvoie à toutes les personnes qui ne se reconnaissent pas ou plus dans le cadre de la citoyenneté tel qu’il leur est imposé. Elle prend alors la forme de mouvements comme les gilets jaunes, les ZAD et JAD, ou encore l’autonomie zapatiste, qui défient les institutions et procédures légales (comme le vote) dans lesquelles on entend ordinairement enfermer l’exercice de la citoyenneté. Cette seconde forme nous rappelle que la citoyenneté n’est pas une catégorie inerte, statique, clôturée dans des frontières définitives qui distribueraient une fois pour toutes les privilèges et les exclusions. Elle reste un concept ouvert sur la possibilité d’un mouvement, celui de la transformation et même de l’insurrection.

En ce sens, c’est précisément à l’articulation des deux formes de rupture qu’il faut s’intéresser, en tant que ces premières formes de rupture considérées comme intolérables peuvent être le vivier d’un mouvement de réinvention : c’est en exposant l’urgence d’une protestation que les premières sont le moteur des secondes. L’enjeu de ce colloque sera donc de partir de ce double-sens de la rupture, pour se demander si leur intrication ne vient pas constituer la rupture comme nouveau paradigme politique. On se demandera alors qui sont ces communautés en rupture, de quelle façon elles manifestent leurs existences politiques et éthiques. Quelle nouvelle politique pourrait permettre d’organiser la communauté et la cohabitation à l’intersection de ces deux formes de rupture ?

L’ambition de ce colloque sera à la fois descriptive et prospective : quelle brèche pour demain ?

Programme

Première journée : Jeudi 5 octobre
Salle Dussane (45 rue d’Ulm, 75005)

9h30-10h30 | Etienne Balibar (Université Paris Nanterre), Qu’est-ce que l’insurrection aujourd’hui ?

10h45-11h45 | Naintara Maya Oberoi (École normale supérieure – PSL), Citoyenneté subalterne

12h00-13h00 | Guillaume Le Blanc (Université Paris Cité), Citoyenneté précaire. De l’inaudibilité à l’invisibilité

13h00-14h30 | Pause déjeuner

14h30-15h30 | Justine Brisson (Sciences Po Paris), Faire sécession. Penser la dissidence politique avec Pascal Quignard.

15h45-16h45 | Judith Revel (Université Paris I Panthéon-Sorbonne), Le travail de vivre

Deuxième journée : Vendredi 6 octobre
Salle Galois (bâtiment Rataud, 45 rue d’Ulm, 75005)

9h30-10h30 | Hourya Bentouhami (Université Toulouse Jean Jaurès), Citoyenneté et expulsabilité

10h45-11h45 | Maria Galkina (École normale supérieure – PSL), Une nuit à la frontière russe

12h00-13h00 | Mohamed Amer Meziane (Brown University), Le cercle et la tempête. Une autre théorie de la décolonisation est-elle possible ?

13h00-14h30 | Pause déjeuner

14h30-15h30 | Alice Thibaud (École normale supérieure – PSL), Foyers en rupture : entre cohabitation et dissociation

15h45-16h45 | Julie Beauté (École normale supérieure – PSL), Dans les failles de l’architecture. Des ruptures aux parentés écologiques

17h00-18h00 | Estelle Ferrarese (Université de Picardie Jules Verne), Être citoyen.ne. La norme et la forme

Troisième journée : Samedi 7 octobre
Salle des Actes (45 rue d’Ulm, 75005)

9h00-10h00 | Jean-Bosco Kakozi Kashindi (Colegio de México), Être ou ne pas être citoyen dans les espaces de « colonialité ». Expériences locales depuis la RDC et le Mexique

10h00-11h00 | María Bacilio (École normale supérieure – PSL), Matériaux clandestins

11h15-12h15 | Adama Ouattara (Université Paris Nanterre), Démocratie radicale et dignité noire. Deux paradigmes de la subjectivation politique

12h15-13h15 | Marc Crépon (École normale supérieure – PSL), Des violences policières

13h15-14h30 | Pause déjeuner

15h00-18h00 | Projection du film Tori et Lokita de Jean-Pierre et Luc Dardenne (1h28 min / drame) & discussion avec Luc Dardenne

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